Giuseppe  Verdi

1813-1901

 

 

 


Maestro Verdi

 

 

Consacrée à l’opéra,  l’œuvre de ce musicien se voulut italienne et anti-germanique. La malice est que l’état-civil l’a fait naître français, en 1813 le Duché de parme est un département Cisalpine, le nouveau-né du 10 octobre est inscrit sous les prénoms de Joseph, Fortunin, François. Le curé de son village va lui apprendre à lire, à écrire, à compter, il aime le son de l’orgue, et son amour pour la musique ne le quittera plus. Antonio Barezzi, notable local, va pourvoir à son éducation en lui payant ses études de lycée, Barezzi possède un piano, il demande à Verdi de donner des leçons à sa fille Margherita. Verdi se présente à l’examen du concours de musique du Conservatoire de Milan, mais la position des mains n’est pas orthodoxe il est recalé, rancunier il s’en souviendra quand l’institution sollicitera de porter son nom désormais célèbre. Il épouse Margherita, et partent pour Milan. Verdi se cherche, il compose, mais, il a le malheur de perdre femme et enfants, sa douleur est infinie, il devient pour la vie cet homme en noir, sévère, dont le regard quasi noir des yeux pourtant gris est d’une pénétration profonde.

 

 


La maison de Verdi à Busseto

 

 

Première Période 

 

Il a 27 ans, immergé dans sa mélancolie, cherchant l’oubli dans le travail, homme de peu de mots et encore moins de sourires, il serre les dents sur son chagrin. Il obtient son premier succès avec «Oberno », inconsciemment il retient les premiers mots d’un chœur celui des Hébreux captifs de Babylone, et c’est « Nabucco » qui s’envole, on avait prévu 8 représentations, il y en aura 57. A cette époque l’Italie est sous la domination autrichienne, elle s’enthousiasme pour le chant de liberté du chœur des esclaves, sur les murs apparaissent des initiales, les autrichiens pensent qu’elles représentent celles de Victor Emmanuel, Roi d’Italie en fait ce sont celles de V.E.R.D.I, elles auront valeur d’appel aux armes pour l’indépendance. Cette 1er période devait se terminer en 1849 par une œuvre aujourd’hui oubliée « Luisa Miller ».

 

 


Appel à l'indépendance

 

 

Deuxième Période

 

C’est au cours de sa deuxième période que Verdi, qui a 40 ans, s’inspire des thèmes romantiques, et libère sa mélodie du bel canto au profit de l’expression dramatique, il impose aux voix et à la musique sa véhémence, périmant le chant décoratif, les mièvreries (mêmes sublimes) de l’époque. Naissent alors « Rigoletto », le »Trouvère », la « Traviata », la « Force du Destin », « Don Carlos » pour ne parler que des plus connus, qui obtiennent un succès grandissant.

 

 

    
Costumes de différents Opéras

 

 

Mais l’opéra total conçu par Wagner s’opposait à la forme italienne, sans renier son esthétique latine, Verdi emploi avec Aïda un style orchestral de musique continue, personnel, et novateur qu’il développe dans « Otello », le « Requiem » et surtout « Falstaff » qu’il compose à 80 ans,ce sera la troisième période.

 

 

Aïda

 

Troisième Période

 

Le triomphe D’Otello, est celui d’un homme de 74 ans qui avec Aïda pensait avoir tout dit, Verdi a su être Verdi et rien que Verdi, mais jusqu’au bout il devait porter plus loin l’héritage italien, et c’est tout un naturel du parler italien, parlare cantado (parler en chantant) délaissé depuis Monteverdi qu’un octogénaire va faire revivre avec ce « Falstaff » pour la première fois, cet homme qui faisait ses pages d’écriture depuis 54 ans a enfin appris ; il instrumente à mesure qu’il compose. Après l’apothéose de « Falstaff » le roi veut le faire marchese (marquis) de Busseto, il refuse, il ne veut que rentrer chez lui, le monde, le siècle qui viennent ne sont plus les siens.

 

 


Falstaff

 

Le matin du 21 janvier 1901 à 87 ans il a une attaque, il va rester inconscient pendant 4 jours, la ville de Milan répand de la paille sur la chaussée de sa rue pour étouffer le bruit des voitures. Né pauvre et obscur, il a fait mieux que devenir quelqu’un il est devenu à lui tout seul l’Italie, tout un pays aspirant à son unité s’est identifié à lui passionnément.

 

 

La Casa Verdi

 

 Le 27 Verdi se meurt, de sa volonté expresse il va avoir le 30 l’enterrement des pauvres, mais le 27 pour le transfert à la Casa de Reposo, cette maison pour les vieux musiciens et qu’il considérait comme sa plus belle œuvre, ce sont les personnes Royales à pieds qui mènent le cortège, Arturo Toscanini dirige l’orchestre, et la foule immense qui se recueille joint sa voix à ce chœur de »Nabucco » avec lequel à 28 ans le génie purement et exclusivement lyrique ouvrait ses ailes. Verdi entrait dans la légende.